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La rue Pierre-Fontaine, dans le néo-quartier de SoPi (pour South Pigalle), est surtout connue pour ses bars et restaurants branchés. Au milieu de ces établissements qui attirent une clientèle de jeunes parisiens en quête de spots à la mode, se trouve une galerie d’art des plus originales : PLAKAT. Une fois la porte poussée, on y découvre une succession d’affiches de cinéma. Cela va de À bout de souffle de Jean-Luc Godard à Mommy de Xavier Dolan, en passant par L’Aventure, c’est L’Aventure de Claude Lelouch ou Paris, Texas de Wim Wenders. Mais petite particularité de l’endroit, les affiches exposées ne sont pas tout à fait les mêmes que celles connues par les cinéphiles, puisqu’elles se veulent « alternatives ». Plus que de simples visuels venant accompagner un film, elles deviennent de véritables œuvres d’art sous la direction de Paul Bijaoui (photo), propriétaire de la boutique et fondateur de PLAKAT. « Je vois ce lieu comme un endroit où l’on peut découvrir des choses que l’on n’a pas l’habitude de voir », déclare ce jeune entrepreneur qui collectionne les affiches de cinéma depuis sa plus tendre enfance.
Cela fait déjà plusieurs années que Paul Bijaoui s’est lancé dans l’aventure PLAKAT. « J’ai un lien particulier avec le cinéma. Mon père est quelqu’un de très cinéphile et ma mère adore la décoration. PLAKAT est donc une sorte de mélange des goûts de mes deux parents. Plus qu’une marque, la boutique a une forte valeur émotionnelle pour moi », reconnaît-il. C’est en 2016 que le jeune homme a eu la bonne idée de se lancer sur le marché des affiches alternatives de cinéma. Si en France, PLAKAT est la première maison d’édition à se positionner sur ce créneau, aux États-Unis, cela existe depuis déjà une quinzaine d’années. À Austin (Texas), plus précisément, en réaction à un mouvement de contre-culture cinéphile. Et le nom PLAKAT, d’où vient-il exactement ? Tout simplement de l’allemand, où le terme signifie « affiche ». « Plus généralement, on parle de « plakat » en tant qu’affiche de cinéma dans une grande partie des pays d’Europe de l’Est, notamment en Pologne », explique Paul Bijaoui, avant d’ajouter, « qu’après 1945, l’Etat polonais a récupéré le cinéma pour en faire un objet culturel. Ils ont alors eu l’idée de faire appel à de véritables artistes tels que des peintres pour concevoir les différentes affiches de films ».
Pour parvenir à réaliser de si belles affiches revisitées, Paul Bijaoui est amené à travailler pendant plusieurs mois. « Au minimum, c’est une affaire qui prend trois mois. Dans d’autres cas, cela peut être beaucoup plus long. Sur Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard, par exemple, qui est notre dernière affiche en date, cela a pris un an », avoue-t-il. Comment expliquer des délais de production aussi longs ? La conception d’une affiche made in PLAKAT relève véritablement du travail d’orfèvre. La première étape consiste à obtenir les droits d’exploitation des films auprès des studios. Vient ensuite le choix primordial de l’artiste qui réalisera la fameuse affiche. Puis arrive la valse des croquis, colorimétrie, sérigraphie… Avant le moment décisif de la validation des ayants-droits (acteurs, réalisateurs, comédiens) quant au produit final. Une fois toutes ces étapes effectuées, vient le moment du processus final, à savoir la sérigraphie. Chaque affiche est tirée à un nombre limité d’exemplaires. « Cela varie d’un film à un autre. En moyenne, je dirais que nous sommes à 150 affiches par film. Sur Mommy, nous n’étions seulement que sur 100 exemplaires. En revanche, pour L’Aventure, c’est L’Aventure, nous sommes montés jusqu’à 300 », s’amuse, émerveillé, Paul Bijaoui. Que ce soit par rapport aux délais de production ou du nombre d’exemplaires tirés, les affiches se suivent et ne se ressemblent pas chez PLAKAT.
Les affiches vendues chez PLAKAT coûtent entre 185 et 250 euros. Un prix certes élevé mais qui s’explique, en raison du long travail fourni et du caractère unique du produit. « Il faut se dire que c’est plus qu’une affiche de luxe. C’est une œuvre d’art », souligne Paul Bijaoui. La galerie s’étant déjà fait un nom dans le petit milieu de l’art parisien, le jeune homme voit ses projets d’affiches se multiplier. Celui qui reconnaît qu’il peut « être amené à travailler avec douze artistes en parallèle » peut déjà se targuer de posséder un beau catalogue. Et ce n’est pas fini. Dans les mois à venir, les murs de la galerie seront décorés aux couleurs de véritables chefs-d'œuvres du septième art. « Notre prochaine affiche que l’on revisite, c’est La Piscine de Jacques Deray, à l’occasion des cinquante ans du film », se félicite Paul Bijaoui. Et après ? « Le Mépris, Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, Kirikou et la sorcière, 16 levers de soleil, Charade… » énumère, la tête dans les étoiles, le jeune entrepreneur. La galerie Plakat a encore de beaux jours devant elle !
Plus d'informations sur le lieu : ICI
PLAKAT, ouverture du lundi au vendredi, de 10h à 20h. Fermeture le samedi et le dimanche.
Prix des affiches compris entre 185 et 250 euros.
Crédit photo : Antoine Le Fur
20 Rue Pierre-Fontaine 75009 Paris
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