
1979, Apocalypse Now parachève le triomphe du Nouvel Hollywood
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A la fin des années 1930, la magie Garbo commence à décliner, surtout en Amérique où la complexité du personnage de la star suédoise déboussole une partie du public. Ses films, qui quelques années plus tôt ont fait la fortune de la MGM, remportent désormais plus de succès en Europe qu'aux Etats-Unis. Pour tenter de relancer sa carrière, la MGM décide de l'employer dans un genre qui lui était jusque là tout à fait étranger, la comédie, en confiant l'affaire à l'un des orfèvres en la matière, Ernst Lubitsch. Parmi les scénaristes, Billy Wilder et Charles Brackett, également grands spécialistes du genre.
Tandis que la Seconde Guerre mondiale est sur le point d'éclater, Ninotchka (1939) est, avant l'heure une comédie de la Guerre Froide. Garbo y incarne une envoyée du Parti communiste soviétique, chargée de ramener dans le droit chemin des camarades basés à Paris, qui se sont laissés griser par la Dolce vita capitaliste. Finalement, elle succombe aussi aux délices de la société de privilèges et aux charmes d'un élégant Comte français (incarné par Melvyn Douglas, qui excellait à l'époque en faire-valoir masculin des plus grandes stars). Dans un bistrot rempli d'ouvriers parisiens en casquette, le Comte essaie désespérément de la faire rire en lui racontant toutes sortes d'histoires prétendument drôles. Impossible de lui arracher autre chose qu'un "Haha" énervé. Soudain, en se retournant, il fait craquer le pied de sa chaise et s'étale par terre. Et c'est là que Garbo part dans cet immense éclat de rire qui permet à la MGM de lancer le film avec le slogan "Garbo laughs !" (Garbo rit).
Désormais convertie, elle aura cette réplique célèbre, avec sa pointe d'accent suédois qui demeure : "Pombs will fall. Civilization will crumble. But not yet, please. Wait. What's the hurry? Give us our moment. Let's be happy" (Les pombes vont tomber, les civilisations s'effontrer, mais pas maintenant. Laissez-nous un moment. Soyons heureux).
Le fait que l'histoire bien légère de Ninotchka se déroule à Paris (entièrement filmé en studio à Hollywood) et qu'elle soit un plaidoyer pour l'amitié entre les peuples en cette sombre période de l'histoire, aidera le film à obtenir l'indulgence du sévère bureau de censure américain.
Sur le tournage aussi, Garbo a été d'une bonne humeur inhabituelle, plaisantant sans cesse avec Lubitsch et avec Melvyn Douglas. Une avant-première alerte pourtant les responsables du studio : Ina Claire, actrice chevronnée de Broadway qui a été l'épouse de l'ancien partenaire de Garbo John Gilbert, a fait rire le public plus que la star suédoise ! Deux de ses scènes sont coupées, et tout rentre dans l'ordre... A ne pas manquer non plus, dans le rôle d'un commissaire politique soviétique, Bela Lugosi, plus connu pour ses interprétations de Dracula, dont Tim Burton raconte la fin de vie un peu pitoyable dans son film Ed Wood. Dans le New York Herald Tribune, Howard Barnes écrit : "Il semble incroyable que Greta Garbo ne soit jamais apparue dans une comédie avant Ninotchka. La grande actrice démontre une maîtrise des inflexions comiques qui égale tout à fait la profondeur émotionnelle de ses triomphes précédents". Le film est un immense succès. Il rapporte 1,2 millions de dollars aux Etats-Unis et 1,1 million à l'étranger, bien que la guerre en Europe l'ait coupé d'une grande partie de son marché.
Par Antoine Sire
1939
Avec : Greta Garbo, Melvyn Douglas, Ina Claire, Bela Lugosi, Sig Ruman, Felix Bressart, Alexander Granach
Scénariste : Melchior Lengyel, Charles Brackett, Billy Wilder, Walter Reisch
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