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1979, Apocalypse Now parachève le triomphe du Nouvel Hollywood

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Le tournage d’Apocalypse Now, c’est d’abord un Francis Ford Coppola qui comme toute son équipe a failli sombrer dans la folie. L’aventure dans la jungle des Philippines a été presqu’aussi extrême que le ballet des hélicoptères au son de l’envolée des Walkyries, ponctuée de problèmes de toute nature, depuis la crise cardiaque de l’acteur principal Martin Sheen jusqu’à l’arrivée d’un Marlon Brando combinant une obésité imprévue avec une ignorance complète de son texte, en passant par le typhon Olga qui a détruit les décors !

Deux ans après ces drames Coppola, qui a tourné au total quarante kilomètres de pellicule, n’est toujours pas satisfait de son film. Celui-ci a coûté 30 millions de dollars au lieu des 13 prévus, et il devient urgent de passer à la livraison ! Après de longues séances de montage sur des tables en acajou des... Philippines qu’il a installées dans sa propriété de Napa Valley, le cinéaste décide de présenter Apocalypse Now à Cannes en 1979. Bien que le film soit encore « Work in progress », Coppola a menacé le Festival de le retirer s’il n’était pas en compétition. Il s’installe à bord d’un Yacht, sous la surveillance vigilante de l’un des plus fameux attachés de presse du cinéma français, Pierre Rissient. Homme qui place la famille au-dessus de tout comme il l’a montré dans Le Parrain, Coppola donne une conférence de presse entouré de ses enfants, où il tient des propos étonnamment visionnaires : « Le cinéma tel que nous le connaissons va changer radicalement. Il y a dans cette salle douze caméras animées de petits mouvements mécaniques et là-bas, j’en vois une qui n’a pas besoin de tout ça. Dans quelques années le cinéma sera électronique, il sera digital, il passera par les satellites et créera les rêves et les hallucinations du futur ». Dernier suspense, les bobines d’Apocalypse Now arrivent in extremis, la veille de la projection. Le jour venu, certains journalistes sont époustouflés, d’autres interloqués. Quant à la présidente du Jury Françoise Sagan, elle a détesté ce film dont le pantagruélisme morbide est à des années-lumière de la cruauté délicate de Bonjour Tristesse. Mais des interventions diverses auront raison de son opposition, lui laissant un souvenir d’autant plus amer que la facture – non payée – de son minibar s’étalera bientôt dans les médias. Apocalypse Now remporte la palme d’or ex-aequo avec un film peut être moins essentiel mais tout de même remarquable, Le Tambour de Volker Schlondorff. Après Mash de Robert Altman, L’épouvantail de Jerry Schatzberg, Conversation Secrète du même Coppola et Taxi driver de Martin Scorsese, Apocalypse now conclut une décennie des « seventies » qui aura vu le festival de Cannes jouer un rôle essentiel dans l’affirmation du Nouvel Hollywood !

 

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Publié le Mardi 7 janvier 2020.
Stephie Ngo
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